DÉPOUILLER : v. tr. Mettre à vif un animal en lui enlevant la peau. Dépouiller un lièvre, un lapin, une anguille.
SE DÉPOUILLER, se dit du Phénomène par lequel certains animaux quittent leur peau. Les serpents se dépouillent tous les ans.
Par extension, il se dit d'un Vin à qui la vieillesse a fait perdre une partie de ses qualités spéciales.
Par extension, il signifie encore Démunir, dégarnir de ce qui couvre. Les voleurs l'ont dépouillé de tout ce qu'il portait sur lui. Il s'est dépouillé de ses vêtements pour se jeter à la nage. L'hiver dépouille les arbres de leurs feuilles. Un arbre se dépouille de ses feuilles. Le chêne se dépouille très tard. Fig., Se dépouiller de ses erreurs, de ses préjugés.
Il signifie, au figuré, Priver une personne, une collectivité, une chose personnifiée de sa propriété, de ce qui lui appartient. Dépouiller un homme de son bien, de ses emplois, de ses honneurs. Un père qui se dépouille de ses biens en faveur de ses enfants. Vous vous dépouillez au profit d'un ingrat.
Il signifie aussi Examiner un compte, un dossier, un registre pour en donner l'état abrégé, l'extrait, le sommaire. Dépouiller une revue, des archives, des registres. Dépouiller un dossier, un compte, un inventaire. On dit dans un sens analogue Dépouiller un scrutin, Compter les suffrages.
Il a quelquefois pour complément d'objet le nom qui désigne la chose ôtée et alors il signifie Se dépouiller de cette chose. Le ver à soie dépouille sa première forme. Dépouiller ses vêtements. Fig., Dépouiller tout sentiment humain. Dépouiller l'orgueil, la vanité.
Fig., Dépouiller le vieil homme, se dépouiller du vieil homme signifie, en termes d'Écriture sainte, Se défaire des inclinations de la nature corrompue; et, dans le langage familier, Renoncer à ses vieilles habitudes. On a dit, dans un sens analogue, Dépouiller l'homme, pour signifier Perdre les sentiments humains, les faiblesses humaines.
Fig., Un style très dépouillé, Un style dont tout ornement est exclu.