ÊTRE : v. intr. Exister. Je pense, donc je suis. Dieu, dans l'Écriture sainte, s'appelle Celui qui est. Tous les hommes qui ont été, qui sont, ou qui seront. Vous n'étiez pas encore au monde, ou simplement Vous n'étiez pas encore lorsque cet événement arriva. Qui sait si nous serons demain? Il n'est plus, Il est mort.
Prov., On ne peut pas être et avoir été, On ne peut pas être toujours jeune.
Ainsi soit-il, Formule d'affirmation, d'adhésion, de vœu par laquelle on termine plusieurs prières religieuses. On le dit quelquefois, dans le langage ordinaire, par manière de souhait.
Soit, troisième personne du singulier du présent du subjonctif, s'emploie souvent pour marquer Adhésion, consentement. Eh bien, soit. Voyez SOIT, conjonction, à son ordre alphabétique.
Il est s'emploie souvent, dans le style soutenu ou poétique, pour Il y a. Il est des hommes que la résistance anime, il en est d'autres qu'elle décourage. Il est, près de ces lieux, une retraite ignorée.
Il est midi, une heure, deux heures, etc. L'heure présente est midi, une heure, etc. Quelle heure est-il? À l'heure qu'il est. On dit de même Il est l'heure de partir. Il est temps de finir. Il est tard. Etc. On dit aussi Il est jour, il est nuit, Il fait jour, il fait nuit.
Avec les prépositions À, Dans, En, Sur,
ÊTRE signifie Se trouver dans telle ou telle situation. Il sera à Paris dans quelques jours. Être au lit, à table. Être à genoux. Être à l'abri. Être dans le commerce. Nous sommes dans la belle saison. Être dans la misère. Il est actuellement en France. Nous étions en hiver, en été. Être en bonne santé. Quand il est sur ce sujet, il est intarissable.
Dans la langue familière, il signifie Aller, se rendre. Avez-vous été à Paris la semaine dernière?
Il signifie aussi Résider, se trouver. J'étais à Londres pendant que vous étiez à Paris.
Il signifie également Tirer son origine de. D'où est-il? De Bretagne, de Paris, de Hollande.
Sur d'autres emplois du verbe
ÊTRE avec les prépositions À, Dans, De, En, Sur, etc., voyez ces prépositions à leur ordre alphabétique.
Fam., Je suis, je serai à vous dans un moment, Je vais me mettre à votre disposition, je vais m'occuper de vous dans un moment.
Je suis tout à vous, entièrement à vous, Je suis prêt à vous servir. Cette phrase s'emploie comme formule de politesse à la fin d'une lettre familière.
Il n'est point à lui, il n'est plus à lui se dit de Quelqu'un qui est agité d'une violente passion.
Fam., Il faut être l'un ou l'autre, tout l'un ou tout l'autre, Il faut avoir une conduite, une manière de penser décidée.
Y être, Être chez soi, recevoir. Madame y est-elle? J'y suis pour un tel. Je n'y suis pour personne.
Ne pas y être, Se méprendre sur la véritable interprétation d'une parole, d'une action. Il se dit aussi à une Personne qui ne saisit pas, qui ne touche pas le point d'une affaire, ou qui ne s'y prend pas bien pour faire quelque chose. On dit dans le sens contraire : Vous y êtes, j'y suis, etc.
En êtes-vous là? Croyez-vous cela? Êtes-vous donc dans cette résolution, dans cette erreur? Il signifie aussi Êtes-vous dans un tel embarras, dans une telle détresse?
Où en sommes-nous? se dit quelquefois par indignation, par forme de plainte, quand on voit quelque grand désordre.
Il ne sait où il en est, se dit de Quelqu'un qui est troublé, embarrassé, qui ne sait ce qu'il fait, qui ne sait par où sortir d'affaire.
ÊTRE s'emploie aussi pour relier au sujet une qualité, une manière d'être qu'on lui attribue et qui est exprimée par un adjectif ou par un nom faisant fonction d'adjectif ou par un adverbe. Dieu est éternel. Les hommes sont mortels. Cette proposition est vraie, est fausse. Mon fils est malade. Il est le père de cet enfant. Être avocat, médecin, professeur. Il sera mon héritier. Cela est bien. Son médecin dit qu'il est mieux. Être couché, debout, assis.
Impersonnellement, Il en est ainsi. Il est bon de savoir à quoi s'en tenir. Il m'est impossible de mieux faire.
Fam., Voilà ce que c'est, Voilà en quoi consiste la chose, voilà ce qu'on se propose, ce dont il s'agit. Il signifie aussi La chose est arrivée par votre faute. Voilà ce que c'est que de désobéir. Sur CE, employé avec le verbe
ÊTRE, voyez l'article CE, pronom démonstratif.
Être bien avec quelqu'un, Être bien vu de quelqu'un, être dans ses bonnes grâces; et, dans le cas contraire, Être mal avec quelqu'un.
ÊTRE s'emploie aussi comme auxiliaire pour former les verbes passifs. Je suis aimé. Il a été aimé. Quand il sera aimé. Que je fusse aimé.
Il sert également à former les temps composés de quelques verbes intransitifs et ceux de tous les verbes pronominaux. Il est passé. Il est venu. Il est tombé. Il est descendu. Il s'est dégagé. Il s'en est allé. Elle s'est blessée. Ils se sont embrassés. Elle s'est fait une robe. Ils se sont rendu mutuellement des services. Impersonnellement, Il s'est bâti de superbes immeubles dans ce quartier. Il s'était commis un grand crime en ce lieu-là. Il s'est tenu une assemblée.
Avec certains verbes intransitifs, il s'emploie aux temps passés, concuremment avec Avoir, mais avec une acception différente. J'ai monté trop rapidement. Je suis monté chez nous.