MARQUER : v. tr. Distinguer une chose d'une autre au moyen d'une marque. Marquer des arbres. Marquer des serviettes, des draps. Marquer des moutons, des chevaux.
Il signifiait particulièrement Imprimer, avec un fer chaud, un signe flétrissant sur l'épaule de l'homme qui est condamné à cette peine.
Il signifie aussi Faire une marque, une impression sur quelque partie du corps, par contusion, blessure, brûlure, etc. Il a reçu un coup de pierre qui lui a marqué le front, qui l'a marqué au front.
Être marqué de petite vérole, Avoir sur le corps et principalement au visage des marques de petite vérole.
Il signifie encore, d'une façon générale, Dénoter, indiquer, signaler en laissant des traces. Le torrent a marqué son passage par un grand dégât. Fig., Le commencement de son règne fut marqué par des proscriptions. De grands malheurs ont marqué la fin de sa vie. Il a marqué sa place parmi les grands écrivains. Dieu avait marqué le jour de leur chute. Sa taille, sa bonne mine marquent bien ce qu'il est.
Il signifie aussi Mettre une marque pour se souvenir ou faire souvenir. Marquer dans un livre l'endroit où l'on a cessé de lire. Je lui ai marqué ce passage au crayon. Marquer les points qu'on gagne à divers jeux.
Marquer quelqu'un au piquet, au trictrac, etc., Avoir sur lui l'avantage d'un nombre quelconque de points, d'après le calcul des points obtenus de part et d'autre dans les deux coups qui font le pari. Je vous marque de dix points. On dit aussi absolument Marquer. Il a presque toujours marqué dans cette partie.
Il signifie encore Mander, indiquer, faire connaître, soit oralement, soit par écrit. Marquer à quelqu'un ce qu'il doit faire. Je lui ai marqué expressément qu'il eût à faire telle chose. Ce que vous m'avez marqué dans votre lettre, par votre lettre, m'a fait grand plaisir. En ce sens il vieillit.
On dit encore, dans le même sens : Marquer à quelqu'un sa reconnaissance, son amitié, sa tendresse, son estime, son affection, son respect, son attention, sa bonne volonté. Marquer du respect, de l'estime, de l'amitié pour quelqu'un. Je lui ai marqué mon mécontentement, mon indignation.
Fig., Ouvrage marqué au bon coin, Ouvrage bien fait.
Avoir les traits marqués, Avoir les traits du visage prononcés.
MARQUER s'emploie intransitivement dans les acceptions suivantes. Ainsi on dit : Ce cadran solaire marque encore, ne marque plus, Le soleil y donne encore, n'y donne plus.
Fam., Cela marquerait trop, Cela serait trop remarqué; et, dans un autre sens, Cela décèlerait trop l'intention qu'il faut cacher.
Cet homme ne marque point, Il ne se fait pas remarquer. On ne trouve rien qui marque dans cet ouvrage, Rien n'y attire particulièrement l'attention.
Marquer mal, Avoir un aspect qui fait mauvaise impression. On dit aussi, mais plus rarement, Marquer bien.
Le participe passé
MARQUÉ, ÉE, s'emploie adjectivement pour signifier Qui frappe la vue, l'attention, qui se fait remarquer. Avoir pour quelqu'un des attentions marquées. Avoir un goût marqué pour une personne, pour la poésie, pour la musique, pour la raillerie. Il y a là une intention marquée de vous froisser.