TÂTER : v. tr. Toucher, manier doucement une chose, pour savoir si elle est dure ou molle, sèche ou humide, froide ou chaude, etc. Tâtez cette étoffe, elle est douce, moelleuse.
Tâter le pouls, Presser légèrement l'artère du poignet pour connaître la rapidité des battements du cœur.
Fig. et fam., Tâter le pouls à quelqu'un sur une affaire, Essayer de connaître ses dispositions, ses sentiments sur une affaire.
En termes de Manège, Ce cheval tâte le terrain, Il ne marche pas franchement, il n'a pas les pieds sûrs.
Fig. et fam., Tâter le terrain, Agir avec précaution, avec circonspection, se renseigner avant d'agir. Il ne faut pas se hâter dans cette affaire; tâtez d'abord le terrain.
TÂTER signifie aussi, figurément, Essayer de connaître l'état d'esprit d'une personne. Je l'ai tâté sur cette affaire, il ne veut pas s'y engager.
Tâter l'ennemi, Faire des mouvements, de petites attaques pour connaître les dispositions de l'ennemi. Tâter le courage de quelqu'un ou Tâter quelqu'un, Commencer à l'offenser, à l'attaquer, pour voir comment il se défendra.
TÂTER s'emploie aussi intransitivement et signifie Goûter à quelque chose, goûter de quelque chose. Je tâterais volontiers de ce vin, de ce perdreau. Il vieillit en ce sens et ne se dit guère que par plaisanterie.
Il signifie, au figuré, Essayer de quelque chose, connaître par expérience ce que c'est. Il ne veut plus entendre parler de ce procès, il n'en a que trop tâté. Il faut lui laisser tâter du métier de soldat. Il est familier en ce sens.
SE TÂTER signifie S'examiner, se consulter, se sonder sur quelque chose. Il s'est tâté là-dessus.